Synergies Venezuela Nº 2 (2006) pp. 57 - 66


Rôle de la diversité linguistique et culturelle
dans la défense d’un nouvel humanisme*

Olga María Díaz

Universidad Metropolitana de Ciencias de la Educación. Santiago, Chili
imma32000@yahoo.fr

Résumé

Dans le grand scénario de la globalisation on perçoit un ordre supranational qui, en essayant de faire disparaître les différences linguistiques et culturelles à un niveau planétaire, tend vers l’élimination du sens d’appartenance à une communauté spécifique. Sans nul doute, arriver à une telle perte d’identité signifie, à long terme, pour tout un peuple, être dépossédé de sa propre capacité de représentation. Face à une évolution aussi négative, la communauté internationale a déjà fait part de sa réaction, en prenant position en faveur d’une mondialisation où la défense d’un plurilinguisme et d’un interculturalisme passe nécessairement par la défense d’un nouvel humanisme, dont les principaux soubassements pourraient bien porter les noms de Tolérance, Respect et Compréhension mutuels, Démocratie, Solidarité et, par-dessus tout, Paix.

Mots-clé:

Globalisation/mondialisation, plurilinguisme, multiculturalisme, identité, humanisme, paix.

Rol de la diversidad linguistica y cultural en la defensa de un nuevo humanismo

Resumen

En el gran escenario de la globalización, se percibe un orden supranacional que, intentando explanar las diferencias tanto lingüísticas como culturales del planeta, tiende hacia la eliminación del sentido de pertenencia a una comunidad específica. Sucede que, semejante pérdida de identidad, significa a la larga, para todo un pueblo, ser desposeído de su propia capacidad de representación. Frente a una evolución tan negativa, la comunidad internacional ha mostrado ya su reacción, tomando una posición de movilización a favor de una mundialización donde la defensa del plurilingüismo y del interculturalismo pasa necesariamente por la defensa de un nuevo humanismo cuyos principales cimientos bien podrían llamarse Tolerancia, Respeto y Comprensión mutuos, Democracia, Solidaridad, y por sobre todo, Paz.


Palabras clave:

Globalización/mundialización, plurilingüismo, multiculturalismo, humanismo, paz.

Role of linguistic and cultural diversity in the defense
of a new humanism

Abstract

In the great global scenario, it is perceived a supranational order that, trying to declare both the linguistic and cultural differences of the planet, tends to the sense of belonging’s elimination of a specific community. It turns out that, such a loss of identity, means in the long run, for an entire group of people, to be dispossessed of their own capacity of representation. Facing such a negative evolution, the international community has shown its reaction, by taking a stand of mobilization in favour of a globalization where the defense of the plurilinguism and of interculturalism to portray the defense of a new humanism whose principal bases could be called Tolerance, Respect and Mutual Comprehension, Democracy, Solidarity and above all, Peace.

Key words:

Globalization, plurilinguism, multiculturalism, humanism, peace.

“Je pense, donc je suis”
(Descartes)

“La beauté d’un tapis est dans la diversité de ses couleurs”
(Amadou Bâhampate, sabio del Malí)

“La defensa de la diversidad cultural es un imperativo ético, inseparable del respeto de la dignidad de la persona humana. Ella supone el compromiso de respetar los derechos humanos y las libertades fundamentales, en particular los derechos de las personas que pertenecen a minorías y de los pueblos autóctonos.”
(Artículo 4 de la Declaración Universal de la UNESCO sobre la diversidad cultural)

O. Aspects paradoxaux de la globalisation

Avec ses six milliards d’habitants (1), notre planète reflète une incroyable variété de langues et de cultures, car l’espèce humaine a toujours vécu dans un monde multi-ethnique, multiculturel et multilingue. De manière paradoxale, ses habitants aujourd’hui, tout en ayant un surcroît de possibilités de nous sentir en communication, nous nous sentons menacés dans ce que nous avons de plus vital et fondamental: notre propre identité. Ce débat d’actualité nous invite donc à nous interroger et à réfléchir à l’instar des nombreux forums et tribunes du monde, pour savoir si on va laisser s’intensifier chaque jour davantage le processus d’uniformisation lié au phénomène de la globalisassions (2) ou si, en vertu du caractère indissoluble qui existe entre langues, cultures et pensée, il va au contraire s’agir d’œuvrer en faveur d’une pluralité linguistique et culturelle.

1. Vers un autre apprentissage de l’interculturalité?

La globalisation, qui se présente habituellement comme un phénomène économique, technologique et politique, est en outre, –personne n’en doute–, un phénomène socio-culturel. En effet, nous ne sommes pas sans savoir que la sociabilité des peuples, se construit non seulement sur des bases culturelles, mais encore et surtout sur d’incontestables bases linguistiques. Ainsi, nous expliquons-nous par exemple, qu’à une innovation culturelle corresponde un changement dans la typologie linguistique, et réciproquement, que tout changement linguistique dénote une certaine nouveauté culturelle et mentale. Philippe Blanchet (1998) nous l’indique clairement lorsqu’il affirme que: «Toute originalité linguistique est culturelle, et en tant qu’éléments entrant en constante interaction, ils sont toujours en équilibre et en processus évolutif dans le cœur de la dynamique d’une Communauté et d’une personne. Ce lien social étant fondamentalement linguistique, il est nécessaire de se parler pour se trouver. Il ne peut y avoir d’échange d’aucun type s’il n’y a pas d’abord communication.»

Pour l’instant, et pour les besoins de cette approche, nous allons très artificiellement séparer ces deux réalités, mais uniquement pour mieux les associer ensuite, dans une configuration où le risque d’une homogénéisation linguistique et culturelle est devenu un signe alarmant pour l’ensemble du patrimoine universel.

L’impact socio-culturel qui commence déjà maintenant à se faire sentir, en effaçant technologiquement toutes les frontières virtuelles, apparaît d’abord comme quelque chose de difficile à cerner, parce que le concept de culture lui-même a longtemps échappé, en partie du moins, à diverses tentatives de définition. Dans la terminologie de l’Unesco (Déclaration de 2001), on comprend par “culture”, les “modes de vie que se sont donnés des groupes humains pour vivre ensemble.” Mais ceci représente une vaste réalité. Il convient alors de se demander comment arriver à protéger ce qui reste d’une certaine manière indéfini. De fait, il s’avère urgent de parvenir à établir un consensus international pour que, comme l’indique José Weinstein, le secteur culturel soit considéré selon des critères différents. A ce sujet, l’actuel Ministre chilien de la Culture signale: “On a besoin d’une convention et d’un instrument normatif qui exerce avec promptitude une sauvegarde de notre richesse culturelle commune sur toute la planète. Pour nous, ajoute-t-il, cette garantie de la diversité culturelle doit se faire suivant les principes éthiques et doit être comprise dans le cadre du respect des droits de l’Homme.”(3)

Il reste de la sorte visiblement notifié, qu’il n’est pas possible de mettre sur le même pied d’égalité, l’échange de biens culturels avec l’échange de biens commerciaux ou de fonds financiers, puisque nous n’avons pas affaire à des marchandises qui peuvent être soumises aux lois d’un marché, caractérisé comme on l’imagine, par une standardisation, et dont le moteur essentiel ne peut qu’être la rentabilité. Parce que si on admet que ce qui est valable pour le secteur économique doit être valable pour le secteur culturel, on admet en même temps la logique d’un modèle standard dominant pour l’industrie culturelle, qui nous situe en relation de force avec les lois du système économique. Cette situation a fatalement pour conséquence la perte de l’indépendance culturelle, et avec elle, la perspective d’une assimilation par l’action d’un pouvoir homogénéisant. À titre indicatif, rappelons seulement que plus de 20% des échanges mondiaux sont de type culturels, l’exportation nord américaine détenant massivement le record de l’enregistrement dans la concentration de l’industrie du divertissement.

Face au pouvoir unilatéral déconcertant d’une monoculture, faudra-t-il se résigner en pensant que nous passons seulement par une étape de plus du capitalisme, mais fondée cette fois sur une destruction sociale, où s’annonce déjà plus d’inégalité et moins d’identité, pour ne pas dire négation des identités et de diversité culturelle? Ou bien s’agira-t-il plutôt d’une telle régression dans l’histoire de l’humanité, qu’il conviendrait de parler ici d’une future inculture dans les modes de vie? Parce que, de la même manière qu’il est impensable qu’à l’unisson tout le monde confesse un même credo, nous ne concevons pas non plus qu’on invalide toute tentative de rejet du paradigme unique du marché et de la pensée. Car bien qu’il soit anthropologiquement parlant absurde de croire qu’une culture puisse être indifférenciée –puisqu’elle aura toujours quelque chose de différent– dans ce nouvel ordre global des choses, il ne paraît pas absurde de penser qu’en prétendant être différent, on se condamnerait à disparaître. Pour ces raisons, entre autres, nous estimons que c’est un droit “irrenonçable” que celui de revendiquer une véritable diversité culturelle, avec son infinie compréhension du monde, et son art naturel de vivre tournés vers tout ce que nous offre l’univers illimité de la connaissance humaine.

En résumant ce premier point, nous dirions que la configuration de l’actuel paysage mondial de la globalisation, avance aujourd’hui d’une manière contradictoire, à partir du moment où elle se présente, d’une part, comme un formidable instrument au service de la prolifération et de la circulation des idées, en particulier avec les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication), et d’autre part, comme un incomparable risque d’action homogénéisante au niveau linguistique et culturel. Prendre conscience de cette situation signifie aussi pour les personnes et les peuples, ne plus pouvoir se montrer indifférents ou neutres, pour prendre position, comme a voulu le faire l’(ex-)mandataire chilien Ricardo Lagos, en déclarant:

Nous ne pouvons plus assumer d’être de simples récepteurs passifs d’objets et de valeurs culturelles qui se produisent sous d’autres latitudes. Pour que la globalisation soit un dialogue entre les cultures et non l’hégémonie d’une culture sur les restantes, il est nécessaire que nous nous mettions maintenant au travail, pour favoriser et stimuler notre propre création, et augmenter notre patrimoine. (4)

Remarquons à notre tour combien il devient crucial de se référer à un autre ordre juridique international pour que, comme cela est promu par la Déclaration Universelle de l’Unesco sur la Diversité Culturelle, il soit possible aux États et aux Gouvernements de maintenir leurs propres politiques et programmes d’appui à l’industrie culturelle, dans le cadre d’une liberté absolument permanente, vu que celle-ci doit être la base “pré requise” et indispensable du développement spécifique de chaque société. Toutefois, évitons de nous leurrer: à quoi serviraient de si nobles propos, si de fait, ils ne sont pas aussi résolument accompagnés d’une évolution profonde et durable de tout l’ensemble du système éducatif? Inutile de dire que, sans un authentique plan d’action fondé sur cette pierre angulaire qu’est la formation qualitativement liée aux valeurs culturelles (5), il s’avérera difficile de revertir la force expansive de la globalisation, en faveur de ce que, pour l’heure, nous n’envisageons que comme une sorte de défense émancipatrice visant un nouvel humanisme.

2. Vers un autre apprentissage du plurilinguisme?

Le bref commentaire qui, du point de vue du multiculturalisme, vient d’être fait au sujet de la mondialisation, découle du fait que la langue elle-même est un phénomène culturel. En conséquence, le défi culturel est d’abord d’ordre linguistique, et sa composante essentielle, bien sûr, le plurilinguisme. Cependant, –et bien qu’il n’y ait rien d’extraordinaire à avoir des compétences pour parler plusieurs langues, ce qui explique que plus de la moitié de l’humanité soit plurilingue–, il n’est pas si aisé de percevoir le caractère complexe, parce qu’apparemment contradictoire, de cette interrelation entre les cultures et les langues. En effet, il semblerait au premier abord que les deux fonctions que Philippe Blanchet (1998) dénomme de “différenciation” et de “communication”, inconciliables voire incompatibles, l’une ayant à charge de différencier et l’autre d’unifier les êtres humains. L’école, par exemple, a toujours eu pour principale mission, de mener à bien le renforcement de l’unité nationale, c’est pourquoi elle tient fondamentalement à enseigner sur tout son territoire, un e même langue, et avec elle, un ensemble de valeurs et de savoirs communs. Ainsi, sa vocation est loin d’être celle d’enseigner les langues étrangères… Il se trouve pourtant, que si l’apprentissage de la langue maternelle, en tant que grand vecteur de cohésion sociale, doit avoir une influence sur la construction culturelle de l’identité individuelle et collective, l’acquisition d’autres langues, doit tout aussi bien influencer cette autre aspect culturel qui, universellement unit, dans une identité commune, tous les êtres humains de la terre, pour les réunir au-delà des différences et des frontières. Les particularismes linguistiques sont, si on ose dire, des “déclinaisons” de l’universel, et cela étant, note Edgar Morin, comprendre l’autre, c’est vivre dans l’égalité autant que dans la différence.

Le rapport tripartite «langue – culture – éducation» concerne de la sorte tout aussi bien la préservation d’une identité linguistique et culturelle spécifique, que la protection d’un cosmopolitisme propre aux contacts entre les groupes sociaux et les êtres humains du monde entier. C’est donc autour de cet axe central que pourra prendre racine et se développer l’éducation à la si intensément recherchée et dénommée culture de la paix. Toute véritable politique culturelle commence, il est certain, par s’ouvrir à une diversité linguistique qui, dans son acceptation des différences, se nourrit de Tolérance et de Respect mutuel, pour former, depuis le plus jeune âge, le citoyen plurilingue dont a besoin la nouvelle convivialité d’une démocratie mondialement solidaire. Et parce que cela nous transporte ailleurs que sur le plan d’une simple coopération internationale, il devient dès lors vital de voir dans cette diversité un impératif éthique inséparable du reste de la dignité de la personne humaine, comme cela est stipulé par l’article 4 de la Déclaration Universelle pour la Diversité Culturelle de l’Unesco, qui indique en outre, que cela suppose le compromis de respecter les droits humains et les libertés fondamentales, en particulier les droits des personnes qui appartiennent à des minorités et des peuples autochtones.»(article 4)

Après avoir constaté l’importance que représente pour nous tous un aussi ample et emblématique débat, il est croyons-nous, impossible d’esquiver plus longtemps l’incontournable question de savoir quel est le rôle que la globalisation réserve aux langues. Nous connaissons le panorama, et sa brûlante problématique: le système actuel n’a jamais favorisé la diversité linguistique, mais encore tente chaque jour davantage d’imposer partout dans le monde plus intensément, un régime monolinguistique, où l’anglais apparaît comme une langue hypercentrale (Calvet, 1999). Reconnaissant cet état de fait, forums et tribunes internationales ont clairement manifesté une position de refus par rapport à la présence exclusive d’une langue, puisqu’une telle hégémonie empêche le grand dialogue culturel des peuples et engendre une nouvelle forme d’aliénation qui est parfaitement contraire à l’esprit même d’une véritable mondialisation.

En réalité, le fait de vivre en situation d’humiliante soumission à un impérialisme monolinguistique, n’a jamais réussi qu’à activer les tensions, les incompréhensions et les conflits. Et s’il en est ainsi, c’est parce qu’en matière de politique linguistique, toute orthodoxie qui aurait tendance à s’établir sur une domination, porte atteinte au concept d’altérité, annulant du même coup la fonction de différence (déjà mentionnée) qui caractérise les langues. Rompre cet équilibre existentiel des langues, c’est mettre en danger l’identité même des peuples, étant donné que, comme le signale très justement Philippe Blanchet (1998): La langue s’inscrit dans ce que l’homme est en soi.» Je pense, donc je suis avait un jour écrit Descartes, sans peut-être se douter que, des siècles plus tard, le dysfonctionnement de cette dynamique pourrait avoir des conséquences assez graves pour altérer et même détruire une structure sociale toute entière. C’est donc de manière incoercible qu’il importe de s’aviser de ce que le comportement culturel d’un peuple n’est pas aussi directement affecté par les produits matériels, que par cet autre produit immatériel, tissé de pensée et de sensibilité, qu’est la langue elle-même, attendu que c’est en elle que s’effectue la totale intégration des modèles qui structurent la culture d’un peuple.

3. Vers l’avènement d’un nouvel humanisme?

L’âge du modernisme nous laisse finalement avec un sentiment de malaise, qui provient surtout d’un humanisme décadent: l’universalisme était jadis, une idée associée à quelque chose de transcendental, la mondialisation est à présent, une réalité indissociable d’un certain matérialisme. Faut-il y voir la fin d’un idéal? Et si tel était le cas, quelles seraient les aspirations de l’homme et de la création, s’ils venaient à toucher les limites d’une “finalité définitive”? Bien plutôt, aurions-nous besoin d’entrer dans ce troisième millénaire, en nous ressourçant dans toutes les richesses d’un nouvel humanisme. Et même si personne ne semble avoir d’idées très nettes à ce sujet, une chose est au moins claire aux yeux du philosophe Eric Hobsbawn qui, dans L’âge des extrêmes (2003:749) écrit: “Si l’humanité doit avoir un semblant d’avenir, ce ne serait être en prolongeant le passé ou le présent. Car si nous essayons de construire le troisième millénaire sur cette base, nous échouerons. Et la rançon de l’échec, c’est-à-dire du refus de changer la société, ce sont les ténèbres.” (6)

Sur ce point au moins, philosophes et poètes ont apparemment des visions qui concordent, si on en croit cet extrait d’un ensemble de textes poétiques que l’auteure nationale Ermelinda del Carmen Díaz a dédié à ce sujet:

Niebla y Luz

En este mundo de brumas
Donde todo es negra noche
¡A veces parece que alumbra
La luz detrás de los montes… !

Y renace la esperanza
Que invade los corazone
s
¡Cuando se ve en lontananza
De una luz los resplandores… !

Pero se aleja, se esconde,
Otra vez vuelve la niebla
Y van en sombra los hombres

Como ciegos en la tierra
¡ Otra vez los corazones
Caminan en las tinieblas…!

Brume et Lumière

Dans ce monde de brumes
Où tout est sombre nuit
Parfois il semble que luit
Une clarté au-delà des monts…

Et renaît l’espoir
Qui envahit les coeurs
Lorsqu’on aperçoit, lointaine,
Une resplandissante lumière…!

Mais elle s’éloigne, disparaît,
Tout redevient pénombre
Et les hommes vont dans l’ombre

Comme aveugles sur terre
De nouveau les coeurs
Déambulent dans les ténèbres…!

Une lecture interprétative de ce sonnet nous oriente sans ambigüité, en suggérant que ce n’est que quand les ténèbres s’ouvriront à la lumière qu’adviendra un monde de paix. En attendant, et avant que la destinée commune ne se méprenne et que l’erreur soit sans appel, il est urgent de commencer à chercher cet horizon de clarté, dans l’avènement d’un nouvel humanisme qui, avec sa surprenante diversité linguistique et culturelle, sera la meilleure garante d’un monde plus ouvert, plus démocratique, en somme, d’un monde de paix… Mais pour ce faire, il faudra qu’on répète encore longtemps avec Arturo Navarro (7) que “la diversité, c’est au-dedans de nous-mêmes qu’elle se trouve, ce n’est pas un concept étranger ou lointain, nous serons divers, ou alors, tout simplement, nous ne saurions plus être.”

Octobre 2004

Notes

*

Ce texte est la traduction d’une communication initialement intitulée “Rol de la diversidad lingüística y cultural en los cimientos de un Nuevo Humanismo”, prononcée le 26 octobre 2004, lors du II Congreso de Foro Hispanolatinoamericano de Coeducación y Cultura de Paz (Universidad Metropolitana de Ciencias de la Educación, Santiago de Chile).

1.

La population mondiale passera à 10 milliards d’habitants en 2030, et cette explosion démographique sera l’un des grands problèmes du troisième millénaire.

2.

Avec le terme de “mondialisation”, son équivalent francophone, on voudrait faire ici référence aux aspects plus positifs du phénomène.

3.

Dans un entretien avec Georges Couffignal, in:Diversidad cultural”, Le Monde Diplomatique, édition de Santiago du Chili, 2004, p.11

4.

Le Chili est co-signataire de la Convention Internationale pour la Diversité Culturelle, avec 9 autres pays (Argentine, Méxique, Corée, Nouvelle Zélande, Autriche, France, Canada, Maroc et Sénégal).

5.

À titre d’exemple, citons le Projet Lengua Pax. Et pensons également à certaines orientations mentionnées par la Déclaration de l’Unesco:

6.

Une recontextualisation de cette citation révèle l’envergure de la pensée de cet auteur: “Les forces engendrées par l’économie techno-scientifique sont désormais assez grandes pour détruire l’environnement, c’est-à-dire les fondements matériels de la vie humaine. Les structures des sociétés humaines elles-mêmes, y compris même une partie des fondements sociaux de l’économie capitaliste, sont sur le point d’être détruites par l’érosion de ce que nous avons reçu en héritage. Notre monde court un double risque d’implosion et d’explosion. Il doit changer (...) Nous ne savons pas où nous allons. Nous savons seulement que l’histoire nous a conduits à ce point (et pour quelles raisons). Cependant, une chose est claire. Si l’humanité doit avoir un semblant d’avenir, ce ne saurait être en prolongeant le passé ou le présent. Si nous essayons de construire le 3° millénaire sur cette base, nous échouerons. Et la rançon de l’échec, c’est-à-dire du refus de changer la société, ce sont les ténèbres.”

7.

Du Conseil National de la Culture et des Arts du Chili (“La diversidad, la llevamos dentro, no es un concepto ajeno o lejano, seremos diversos o sencillamente, no seremos.”)

Références